Arnaud Clément - Les Carnets

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UMP : Les raisons de ma "rupture"

Publié par Arnaud Clément sur 21 Avril 2009, 23:21pm

Catégories : #Gaullisme

   Il y a deux ans aujourd'hui, avait lieu le premier tour de l'élection présidentielle qui a vu accéder au second tour, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Au terme de ce premier tour, j'ai estimé de mon devoir de soutenir le candidat issu des rangs de l'UMP, Nicolas Sarkozy. Je persiste à penser qu'un vote en faveur de la candidate socialiste et sa victoire auraient été extrêmement lourds de conséquences. Mais là n'est pas le sujet.

   Depuis quelques mois, je n'approuve plus nombre de décisions prises par le gouvernement de François Fillon, par le Président de la République Nicolas Sarkozy et soutenues par l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP). J'ai donc fait le choix de ne pas renouveler mon adhésion à ce parti politique. Ce ne fut pas une décision facile à prendre dans la mesure où membre du Rassemblement Pour la République (RPR), j'ai rejoint l'UMP dès sa création en 2002. Par ailleurs, je conserve de nombreux amis au sein de l'UMP, mais comme de nombreux adhérents gaullistes, je n'y trouve plus ma place. J'ai longtemps pensé qu'avec d'autres adhérents de sensibilité gaulliste, nous pourrions influer sur les choix effectués, aussi bien au sein de la Fédération de l'Indre qu'au niveau national. J'ai dû me rendre à l'évidence, constatant que ce mouvement politique, rassemblant initialement des libéraux, des centristes et des gaullistes ne laissait désormais que peu d'espace aux idées et aux valeurs de ces derniers.

   Si j'ai pris ma décision en toute fin d'année dernière, après avoir démissionné du Comité départemental de l'Indre au mois d'octobre, c'est notamment suite à de nombreuses décisions prises, qui sont contraires à l'idée que je me fais de la Démocratie, de la République, de l'Indépendance de la France et de l'Europe.

   Une certaine idée de la Démocratie.

   Comme je l'ai déjà expliqué, la ratification par le parlement du Traité de Lisbonne a été une erreur. Alors que le peuple français s'était exprimé quelques mois auparavant de manière claire, sur un traité dont les modalités et les finalités étaient identiques, bafouer ainsi la démocratie m'est insupportable. Je me souviens d'une réunion UMP de la 1ère circonscription de l'Indre, en mai 2005 au sein de laquelle j'étais le seul partisan du "non" au referendum sur le Traité Constitutionnel européen. A l'époque, Michel, François et d'autres essayaient encore de me convaincre d'exprimer un vote favorable. J'ai fait campagne pour le "non" et j'ai voté "non". Presque quatre années plus tard, je ne regrette rien. Mais comme des millions d'électeurs qui ont exprimé ce 29 mai 2005 le souhait de construire une autre Europe que celle que l'on nous proposait, j'ai été scandalisé d'apprendre que ce traité enterré, ressuscitait avec seulement quelques "changements cosmétiques" comme l'affirmait le concepteur du Traité Constitutionnel, Valéry Giscard d'Estaing et était adopté cette fois-ci par les parlementaires. Ce n'est pas ma conception de la démocratie que d'agir ainsi, en remettant en cause le principe de souveraineté nationale. J'estime que ce qu'à fait le peuple, seul le peuple peut le défaire.

   Une certaine idée de la République.

   De la même manière, l'idée qui est la mienne de la République est bien différente de celle qui nous est présentée depuis mai 2007. Quand j'ai voté au second tour de l'élection présidentielle pour Nicolas Sarkozy, j'ai fait le choix, comme nombre de citoyens français de porter un homme à la plus haute fonction de l'Etat. Bien qu'étant membre de l'UMP, comme mes amis politiques, je faisais le choix de "transformer" un chef de parti en Chef de l'Etat ; quelqu'un qui après s'être adressé aux militants et aux électeurs de l'UMP, s'adresserait désormais à l'ensemble du peuple de France. Malheureusement, le Président Nicolas Sarkozy n'a pas respecté cette tradition républicaine qui veut qu'un Chef de l'Etat ne participe plus aux grandes réunions de son mouvement politique d'origine. Pour ma part, j'estime que le Chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy n'a rien à faire dans les meetings de l'UMP. Et voir ainsi, le Président de la République encourager aussi ouvertement les membres de son parti est je le crois, profondément choquant. Ce n'est pas l'idée que je me fais de la République et des usages républicains.     

   Une certaine idée de l'Indépendance de la France.

   Comme d'autres, j'ai toujours pensé que la France avait une place à part au niveau international, qu'elle incarnait certaines idées, certaines valeurs défendues tout au long de son histoire, qui font que sa voix est écoutée dans le monde entier. Sans en avoir averti le peuple français lors de la dernière campagne présidentielle, le Président de la République a fait le choix de réintégrer notre pays dans le commandement militaire intégré de l'OTAN, ce qui signifie, aligner la politique étrangère de la France sur celle des Etats-Unis. Je considère que c'est une erreur historique. L'indépendance de la France passe par un nécessaire recul diplomatique vis-à-vis de nos alliés américains. Parce qu'ils sont nos alliés, c'est le devoir de la France, comme en 2003 pour la guerre en Irak, de dire aux Etats-Unis, qu'ils peuvent aussi être dans l'erreur. Et c'est notre droit de refuser de nous engager dans un combat qui n'est pas le notre, allant à l'encontre des valeurs ou des idées que nous défendons. Avec cette réintégration dans l'OTAN, Nicolas Sarkozy fait pour la France le choix de l'aventure. La politique extérieure indépendante de notre pays était un élément important de la grandeur de la France. Y renoncer est une décision lourde de conséquences pour l'avenir.

   Une certaine idée de l'Europe.

   Depuis toujours, je suis persuadé que l'Europe doit se faire avec les citoyens de tous les pays d'Europe, dans le respect des valeurs démocratiques et non comme elle s'élabore aujourd'hui, contre la volonté des peuples. L'Europe doit par ailleurs, être construite au service des peuples, afin de les protéger, afin de les encourager, afin de leur proposer de belles ambitions collectives et certainement pas en imposant des directives parfois surréalistes, prêtes à laisser certains sur le bord du chemin. Enfin, l'Europe a ses limites géographiques, excluant évidemment la Turquie, n'en déplaise au Président américain Barack Obama. Le Chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy exprime de temps en temps son refus de voir la Turquie intégrer l'Union Européenne. Néanmoins, ce ne sont là que des paroles qui ne se confirment pas dans les actes, j'y reviendrai dans un prochain article. Avec 27 Etats membres de l'Union Européenne, croire encore à une Europe unie est une gageure. C'est pourquoi, il convient de construire la seule Europe qui saura répondre aux ambitions des peuples : l'Europe des coopérations, l'Europe des projets qui saura lancer les chantiers d'avenir. 

   Voilà quelques-unes des motivations qui ont été les miennes dans la décision que j'ai prise de ne pas renouveler mon adhésion à l'UMP. J'espère que l'Union pour un Mouvement Populaire saura réagir rapidement, car je connais les nombreux espoirs des militants de mon département. Malheureusement aujourd'hui, enfermée dans son rôle de soutien indéfectible au gouvernement et à la politique du Chef de l'Etat, l'UMP ne propose plus, ne débat plus et se ferme de plus en plus à cette richesse qui était la sienne au départ : le rassemblement. 

   Debout La République (DLR) dont j'ai toujours suivi l'évolution depuis sa création permet indiscutablement de poursuivre le combat politique qui est le mien, se basant sur les valeurs d'avenir, républicaines et gaullistes que je partage. Je crois que ce n'est pas un hasard si plusieurs membres de l'UMP rejoignent aujourd'hui DLR, comme je peux le constater dans mon département. Pour ma part, cela commence par les prochaines élections européennes où, comme je l'ai déjà signalé ici, je serai candidat sur la liste de Jean Barrat, afin de défendre cette "certaine idée de l'Europe" déjà évoquée. 

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F
Un simple mot amical. Te dire que j'aurais bien écrit ce billet, si j'avais été adhérent à l'UMP.Bon courage dans ton combat des européennes. Modestement, j'essaierai de vous apporter ce que je peux... Amicalement
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A
<br /> Merci beaucoup Cher Fabien pour ton soutien.<br /> A très bientôt, ici ou chez toi.<br /> Amicalement.<br /> <br /> <br />

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